Joseph Sintès (Alaior, Espagne - 1829 - Alger 1913)

Peintures d'Algérie
0

Joseph Sintes (Alaior, Espagne - 1829 - Alger 1913)
Paysage - Joseph Sintès (Alaior1829 - Alger 1913) - Huile sur papier marouflé sur carton fort - 20,5x28,5 cm

Le peintre Joseph Sintès est né en 1829 à Alaior en Espagne. C’est pourtant à Alger qu’il passe la majorité de sa vie et il s’éteint en 1913. Effectivement, sa famille y émigre alors qu’il n’est qu’un nourrisson, faisant ainsi partie de la période d’émigration massive de Minorquins vers Alger dans les années 1830.

Dès son jeune âge, il s’intéresse à la peinture et bénéficie des conseils de certains peintres français installés en Algérie comme Horace Vernet, reconnu pour ses peintures relatives à la conquête militaire coloniale. 

Gagnant en notoriété, Joseph Sintès se voit plusieurs fois proposer le poste de directeur de l’École des Beaux-arts d’Alger où il enseigne déjà. Cependant, il s’y refuse à chaque fois du fait qu’il ne veut pas se faire naturaliser français. Fier de ses origines, il ne demandera jamais la nationalité bien que ce soit pratiquement le seul pays qu’il connût.

Un chef de file de l’École d’Alger

Dans un premier temps, Joseph Sintès s’établit comme portraitiste à Alger. Rapidement, son talent le rend célèbre et les personnalités mondaines de la ville se pressent pour les commandes (Jeune fille au piano 1858). Les familles royales de Suède et de Norvège, le prince de Battenberg ou encore le prince de Windisch-Graetz comptent parmi sa fidèle clientèle.

Cependant, le peintre reste aujourd’hui connu pour ses tableaux de paysages (Paysage, 1875) et de scènes quotidiennes (Café Maure à Alger) s’inscrivant dans le courant de l’orientalisme. Il dépeint de manière réaliste et poétique le quotidien des habitants d’Alger et se concentre sur l’éclairage, caractéristique spécifique du travail du peintre.

Il est notamment le chef de file de l’École d’Alger avec Alfred Chataud et Emile Aubry, contribuant au rayonnement d’Alger en Europe. 

L’artiste voue une passion à cette ville et ses environs. Il aime tout particulièrement la lumière dorée baignant le bassin méditerranéen (Jeune orientale assise à l’ombre d’une maison). Grâce à sa maitrise académique de la peinture, il réussit à peindre l’Algérie d’une manière fidèle et douce (Marchand de légumes sur le port d’Alger).

Un témoin de l’Algérie du XIXe siècle

Joseph Sintès a récemment fait l’objet de multiples expositions, rendant compte de l’impact qu’il a eu en tant que peintre à Alger. En 2003, certaines de ses œuvres sont exposées au musée de la Castre à Cannes dans le cadre de l’exposition Les peintres de l’autre rive. Alger 1830-1930. En plus d’être exposées au musée national des Beaux-Arts d’Alger, certaines œuvres du peintre ont été présentées au Musée du Louvre à l’occasion de l’exposition sur les dessins français du Musée des beaux-arts d’Alger en 2003-2004.

Les toiles du peintre témoignent du mode de vie des Algériens au XIXe siècle et sont ainsi une véritable mine d’informations (Le marchand de légume dans la rue). En plus de produire des œuvres lumineuses, Joseph Sintès manie les couleurs à la perfection comme en témoigne le tableau Entrée du Riad. La plupart des scènes représentées ne comptent que quelques sujets (Chemin dans l’Atlas) donnant une intemporalité au travail du peintre.

Pour ces raisons, Joseph Sintès est encore aujourd’hui coté, jouissant d’une place sur le marché d’art actuel. Nombreuses sont ses œuvres pouvant être retrouvées dans des ventes aux enchères. Les prix sont compris en général entre 497 US dollars et 11 323 US dollars, dépendant surtout de la taille de la toile. Le record de 11 323 US dollars est attribué à la vente de la toile Dans la casbah d’Alger, vendue en 2016.

Joseph Sintès meurt à Alger en 1913 à l'âge de 84 ans.

Source : expertisez et wikipedia






Enregistrer un commentaire

0Commentaires

Ajouter un commentaire

Enregistrer un commentaire (0)