La bataille d'Alger. 1541 (Peint en 1580)

Peintures d'Algérie
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La bataille d'Alger. 1541
La bataille d'Alger. 1541 (Peint en 1580) - Ecole Anversoise vers 1580 - Huile sur toile - 101 x 158 cm

 

Dans un paysage vallonné, bordé d'eau, une bataille fait rage. Au premier plan, sur la mer, les navires, secoués par les vagues, sont le siège de l'affrontement. Des hommes dans l'eau tentent d'échapper à une mort certaine tandis que des cargaisons flottent autour des navires. Certains navires coulent, d'autres s'approchent du rivage. D'autres encore débarquent. En arrière-plan, à droite, on aperçoit la ville fortifiée d'Alger. Sur le rivage, à gauche, des camps ont déjà été installés. Au loin, des troupes espagnoles et allemandes se déplacent en formation serrée, mais déjà elles sont attaquées par la cavalerie algérienne. Le ciel menaçant laisse entrer un rayon de soleil. Flottant librement dans les nuages, un cartouche portant le nom "ARGIL" permet de situer la scène.

L'expédition d'Alger a eu lieu en 1541 et a abouti à la défaite du Saint Empire. Le débarquement a lieu le 21 octobre 1541 sur une plage proche de la rive gauche d'El-Harrach, au pied des hauteurs qui dominent la plaine de Mustapha. Le 24 octobre, l'armée de Charles Quint, divisée en trois corps, se dirige vers Alger. Ayant choisi, contre l'avis de ses alliés, d'attaquer à la fin de l'année, Charles Quint voit sa flotte confrontée à une forte tempête le 25 octobre. Celle-ci disperse ses forces navales et l'affaiblit considérablement. Dans notre tableau, les navires s'affrontant dans le tumulte des vagues font écho aux conditions terribles de cette expédition. Les fortes pluies ont harcelé ses soldats et les ont fait geler. Certains témoignages contemporains rapportent la difficulté des conditions de cette expédition. C'est le cas de celui de Nicolas Durand de Villegaignon, militaire et explorateur français, publié en latin vers 1542 et traduit en français en 1542 par Pierre Tolet : " Le soir, comme tout le monde commençait à jouir du beau voyage que nous avions fait tout le jour et du beau temps que nous avions eu, le temps commença à devenir lourd et à pleuvoir avec de grands vents et des tempêtes qui ne cessèrent pas de tout le jour, de sorte qu'il n'y avait pas de raison qu'en un moment il ne soit pas aussi venteux que si on l'avait jeté dans la mer [...]. "

Le traitement de cette œuvre, qui est à la fois un tableau d'histoire et un paysage, montre l'influence d'artistes tels que Joachim Patinir et Henri Met de Bles. L'aspect très panoramique du paysage, qui ne témoigne cependant pas du même souci topographique que Patinir ou Bles, l'utilisation de la perspective atmosphérique sur les reliefs lointains, et la ligne d'horizon assez haute, sont symptomatiques de cette tendance.

Source : sothebys

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